Quelles sont les étapes de l'entretien d'un poirier pour favoriser une fructification abondante ?
Comment entretenir un poirier pour favoriser une bonne fructification ?
Le poirier est un arbre indigène. Il croît spontanément dans les buissons et les forêts, et surtout sur la lisière des bois. A cet état, il ne dépasse guère une quinzaine de mètres de hauteur, et reste bien souvent au-dessous de cette limite; cultivé, il atteint des proportions plus considérables.
Les fruits du poirier comptent parmi nos meilleurs, et présentent ce grand avantage qu'on peut en jouir pendant presque toute l'année, grâce au nombre considérable de variétés que l'on en connaît et à leur maturation successive. Aussi le poirier tient-il le premier rang dans nos cultures fruitières.
La poire n'est pas seulement un bon fruit de table ; elle sert encore, dans certains pays, à préparer une liqueur fermentée, le poiré. Le bois du poirier, fin et serré, susceptible d'un beau poli, est recherché par l'ébénisterie.
Sol - Le poirier est assez exigeant sur la nature du sol. Il donne ses plus beaux produits dans une terre fertile, substantielle et profonde. Dans les terres sèches, siliceuses ou calcaires, il vit peu de temps et porte des fruits petits, quoique généralement de bonne qualité. Les terres fortes à sous-sol humide lui conviennent également peu. Il y pousse vigoureusement au début; mais sa végétation ne tarde pas à s'arrêter, et bientôt il dépérit, se couvre de mousses et se dessèche : les fruits se fendillent, se crevassent et sont de médiocre qualité.
Multiplication - Le poirier se propage par le semis et le greffage.
Le semis est usité pour obtenir de nouvelles variétés, ou plus souvent, des sujets francs sur lesquels on greffe.
Le poirier se greffe aussi sur coignassier, que l'on multiplie par le marcottage, et sur l'aubépine, que l'on élève de semis.
A moins qu'il s'agisse de variétés délicates, le poirier greffé sur franc est généralement très vigoureux et prend un grand développement; il vit longtemps, mais fait attendre ses produits.
On se sert du franc, comme sujet, pour avoir des arbres à haute tige et en général pour ceux qui doivent fournir une grande charpente. On l'emploie aussi pour les arbres taillés, dans les terrains médiocres, et même dans les terres de meilleure qualité, quand on a affaire à des variétés de faible végétation.
Le coignassier préfère une terre argilo-siliceuse ; ou une terre franche un peu consistante, profonde, non brulante, bien que s'échauffant facilement. Il aime la fraîcheur, mais ne se plaît pas dans les terres à sous-sol imperméable.
Sur coignassier, le poirier vit moins longtemps que sur franc, mais il donne beaucoup plus promptement ses produits, qui sont en général plus beaux et de meilleure qualité. Il est alors généralement soumis à la taille ; et suivant sa vigueur, il fournit une charpente plus ou moins étendue.
Toutes les variétés de poiriers ne viennent pas également bien sur coignassier : il en est même qui ne vivent pas sur ce sujet. En ce cas, on a recours au franc ou encore au surgreffage qui consiste à greffer la variété rebelle sur une variété plus, greffée elle-même sur coignassier, et servant ainsi d'intermédiaire.
On ne greffe guère le coignassier qu'en écusson.
L'aubépine est un sujet fort peu employé; le poirier y végète faiblement et y vit peu de temps; les fruits sont petits, mais se montrent de très bonne heure. L'aubépine rend des services quand on a affaire à des terres calcaires, arides, peu profondes, dans lesquelles on ne peut songer à cultiver le poirier sur franc et, à plus forte raison, sur coignassier.
Les poiriers pour hautes tiges se greffent à 1m70 du sol, ou quelquefois près de terre quand il s'agit d'une variété très vigoureuse, pouvant fournir des pousses fortes et droites. Les arbres taillés sont toujours greffés à quelques centimètres de terre.
Culture- Le poirier se soumet volontiers à toutes les fantaisies de la taille, et ce n'est pas là un de ses moindres mérites. Je vous dirai quelques mots des principales formes suivant lesquelles on le conduit: haute tige, pyramide, fuseau, vase, palmette et cordon.
Formes auxquelles on soumet le poirier, et manière de les obtenir
Haute tige - Les arbres à haute tige doivent commencer à se ramifier à une hauteur d'environ 1m75. Lorsqu'ils ont une tendance bien marquée à s'élever en pyramide, on les laisse pousser suivant cette direction, en ayant soin d'éviter la confusion des branches.
Le plus souvent, on leur fait prendre la forme en tête, naturelle à la plupart d'entre eux. Après un an de végétation, la pousse provenant de la greffe est alors taillée de manière à fournir 3 yeux. Chacune des branches obtenues est, l'année suivante, taillée à une longueur de 0m20 à 0m25, sur 2 yeux placés un de chaque côté. Les autres rameaux qui peuvent se développer sont pincés lorsqu'ils ont 8 à 10 cm de longueur.
L'année d'après, on recommence la même opération sur chaque rameau on obtient ainsi 12 branches régulièrement distribuées autour de la tige. Il ne reste plus qu'à éviter l'encombrement, en supprimant à chaque printemps les branches inutiles et celles qui prennent le caractère de gourmands.
Pyramide - Le poirier est, de tous les arbres taillés, celui qui donne les plus belles pyramides. Cependant, toutes les variétés ne s'accommodent pas également bien de cette forme. Il en est qui, pour réussir, demandent à être greffées sur franc ; d'autres donnent de plus beaux résultats sur coignassier.
En règle générale, prenez des arbres sur franc dans les terrains médiocres, et sur coignassier dans les sols riches.
Voici de quelle manière on obtient la pyramide
Soit un scion d'un an, qui a vigoureusement poussé. Nous devons en obtenir : 1° des branches latérales; 2° la continuation de la tige.
Des yeux ménagés à cet effet nous fourniront ces deux choses. Nous taillerons sur 6, 7 ou 8 de ces yeux, plus ou moins suivant la vigueur de l'arbre; en général, on se contente de 6 yeux. Le plus haut situé, qui continuera la tige, sera choisi du côté de la coupe faite sur le sujet par la suppression de l'onglet. Le plus bas sera pris à environ 0m30 du sol. Si, parmi les yeux qui doivent fournir les branches latérales, quelques-uns s'étaient développés en bourgeons anticipés dès l'année précédente, on pourrait les conserver s'ils étaient forts et bien placés; mais le plus souvent, il vaudrait mieux supprimer ces pousses jusqu'à leur empâtement, en ayant grand soin de ne pas détruire les petits yeux qui s'y trouvent, et qui sont destinés à fournir les branches dont on aura besoin.
Si au contraire certains de ces yeux étaient petits et d'apparence médiocre, il serait bon de faire en dessus une incision avec le greffoir ou la serpette, de manière à en favoriser le développement. Du reste, c'est une précaution que l'on prend toujours pour les 2 ou 3 yeux situés le plus bas, et défavorisés à cause de cette position. Il est bon aussi, au lieu de couper le sujet tout à fait au-dessus de l'œil terminal, de conserver un petit onglet de 12 à 15 cm, sur lequel on palissera la pousse provenant de cet œil; on a soin de supprimer les yeux de l'onglet, qui sera lui-même enlevé l'année suivante.
Il arrive souvent, dans le courant de la végétation, que les deux ou trois bourgeons situés immédiatement au-dessous du terminal prennent un trop grand développement, au détriment de ceux de la base; on les pince à une longueur de 8 à 10 cm, lorsqu'ils ont déjà une certaine consistance. Ce pincement est d'ailleurs toujours nécessaire ; mais en cas de développement normal, on ne le fait qu'en juillet-août, et seulement sur la partie herbacée.
Lorsqu'à la suite d'un accident ou pour toute autre cause, le bourgeon terminal ne se développe pas ou ne donne qu'une végétation insuffisante, on en choisit un, plus bas, pour le remplacer celui-ci, naturellement n'est pas pincé on le palisse pour lui donner une bonne direction.
A la deuxième taille, les branches latérales sont coupées sur un œil situé en dessous ou tout au moins de côté, et de manière à commencer dès lors la forme conique plus longues les branches de la base, plus courtes celles du sommet, en tenant toujours compte de leur force.
Nous taillerons alors le prolongement sur 6 yeux, de manière à avoir le prolongement nouveau, et 5 branches latérales nouvelles.
Et ainsi de suite chaque année.
En résumé :
Couper à environ un tiers de leur nouvelle pousse les prolongements, tant ceux des branches latérales que celui de l'axe;
Tailler ce dernier sur 6 yeux de manière à avoir un œil pour la continuation de la tige, et 5 pour la formation de nouvelles branches latérales.
Conserver toujours à l'arbre sa forme conique le diamètre de la base devant être d'environ moitié de la hauteur de l'arbre.
Tailler les branches latérales sur un œil en dessous ou de côté, et le prolongement de l'axe sur un œil situé du même côté que la coupe de l'année précédente.
Mais au fur et à mesure que la charpente se développe, des rameaux se montrent sur celle-ci. Ce sont eux qui nous donneront du fruit; nous apprendrons bientôt à les traiter.
Fuseau - La charpente se réduit ici à l'axe, qui porte directement les branches fruitières. Elle est fort simple à établir: il suffit d'allonger la taille le plus possible, en raison de la vigueur de l'arbre. Il faut faire en sorte d'éviter que les yeux les plus éloignés de la nouvelle coupe s'annulent, ce qui arrive à la suite d'une taille trop longue, ou qu'ils prennent un développement exagéré, ce qui est le résultat d'une taille trop courte.
Il va de soi que l'on ne peut soumettre à la forme en colonne que des arbres à végétation peu vigoureuse, greffés sur coignassier, ou bien sur franc dans les sols exceptionnellement mauvais, et avec les variétés très faibles.
A cause du peu de place qu'il réclame, le fuseau s'admet dans les plates-bandes d'un potager sans grand inconvénient pour les légumes. Si l'on considère qu'il ne donne guère de prise au vent, que ses produits sont en général beaux et abondants, on aura une somme d'avantages qui compensent et au-delà les inconvénients qu'on peut lui reprocher ceux de n'être pas de longue durée, et surtout d'avoir un aspect peu agréable.
Vase - Il faut considérer: 1° la base du vase; 2° les branches verticales fournies par celle-ci.
Pour former un vase, on rabat le sujet à une hauteur de 30 à 40 cm; on supprime en même temps toutes les ramifications qui peuvent se présenter sur le tronçon restant, en ayant soin de ménager les yeux latents.
Bientôt un grand nombre de bourgeons se développent. On en conserve, parmi les plus beaux et les mieux placés, un nombre variable suivant les dimensions que l'on veut adopter, en se basant sur ceci, qu'il faut ménager une distance d'environ 0m30 entre les branches verticales.
Supposons que nous voulions faire un vase de 1m60 de diamètre, il faudra lui donner 2 m de hauteur, et le faire de 16 branches.
Autour de notre petite tige, conservons 4 pousses, que nous tuteurerons un peu obliquement. Maintenons entre elles l'équilibre aussi bien que possible. Ainsi ferons-nous la première année.
Deuxième année - Tailler chacune des 4 branches à une longueur d'environ 0m25, sur 2 yeux bien constitués, et placés un de chaque côté. En même temps, abaisser un peu ces branches et les maintenir au moyen de tuteurs. Ménager seulement 2 pousses à l'extrémité de chaque rameau, en choisissant les plus convenables, et en pinçant ou ébourgeonnant les autres.
Troisième année – Abaisser les 4 premières branches suivant leur position définitive; incliner les 8 rameaux obtenus par la bifurcation; en même temps, tailler chacun d'eux à environ 0m25, sur des yeux de côté; plus tard, conserver et palisser deux pousses sur chaque rameau.
Quatrième année. Abaisser toutes les branches de manière à établir définitivement le fond du vase, qui ne doit pas être aplati, mais former avec le tronc un angle d'environ 20°. Redresser ensuite les extrémités, les tailler et les palisser le long des lattes disposées à cet effet.
En partant de 3,4, 5 branches, on obtiendrait de même le vase à 6, 8, 10, 12 ... 20 ramifications.
Le vase est d'une conduite assez facile; mais il demande à être suivi de très près pendant sa végétation, afin qu'une branche ne s'emporte pas au détriment de ses voisines. Il faut également avoir grand soin de supprimer, suivant le besoin, les branches qui ne manquent jamais de se développer sur le fond.
Palmette et Candélabre La palmette est des plus faciles à obtenir. On plante un scion d'un an. Après une année de plantation, c'est-à-dire lorsqu'il est parfaitement repris, le sujet est rabattu à environ 0m30 du sol, sur trois yeux bien constitués. L'un, choisi sur le devant et le plus haut placé, continuera la tige; les deux autres donneront chacun une branche latérale. Le bourgeon du milieu se palisse verticalement; les deux autres obliquement, mais pas trop inclinés, de manière à n'être pas contrariés dans leur végétation. Si l'axe pousse trop fort par rapport aux bourgeons latéraux, on le pince lorsqu'il a atteint de 35 à 40 cm de hauteur, de manière à favoriser ceux-ci.
Si la végétation a été satisfaisante, c'est-à-dire si les rameaux de côté sont suffisamment forts, on peut, l'année suivante, prendre une deuxième série de branches. Les premières sont alors un peu abaissées et raccourcies d'environ moitié ou le tiers de leur longueur. Une taille trop longue aurait pour effet d'annuler les yeux de base; une taille trop courte leur donnerait une végétation exagérée. Il faut prendre pour guide la vigueur des arbres une certaine habitude est nécessaire pour s'en tirer convenablement. En même temps que les branches latérales, on coupe l'axe à 25 ou 30 centimètres de l'insertion de celles-ci, sur 3 yeux disposés symétriquement par rapport aux premières pousses la branche latérale de droite est-elle plus haute que celle de gauche, l'œil de droite devra de même être plus haut que celui de gauche, et inversement. Quant à l'œil de taille, qui fournira le prolongement, il faut toujours le choisir en avant, c'est-à-dire sur la face de la palmette qui est en vue.
Et ainsi de suite chaque année, en inclinant peu à peu les branches jusqu'à leur place définitive.
Lorsqu'à la taille on s'aperçoit que la force des branches latérales laisse à désirer, il ne faut pas prendre de nouvel étage de branches, mais rabattre l'axe sur un œil situé le plus près possible de la dernière branche latérale obtenue. Cette précaution est surtout nécessaire pour les étages inférieurs, qui doivent toujours être favorisés par la taille, défavorisés qu'ils sont par leur situation. Il vaut mieux mettre deux ans à établir un étage de branches et l'avoir bien constitué qu'en obtenir un chaque année et l'avoir faible.
La palmette Verrier s'obtient absolument de même. De même aussi les candélabres, qui ne sont du reste pas autre chose que des palmettes Verrier à un petit nombre de branches. Pour l'U simple, la première et unique taille de l'axe se fait naturellement sur 2 yeux situés à 25-30 cm du sol. La dernière taille de l'axe des candélabres à un nombre pair de branches se donne également sur 2 yeux choisis à 25-30 cm des dernières ramifications latérales obtenues. Les prolongements sont toujours, taillés de telle sorte que les branches les plus basses soient aussi les plus longues.
La palmette double s'obtient avec la même facilité que la palmette simple la première taille se fait sur deux yeux; 2 rameaux se développent : on les palisse verticalement après les avoir d'abord éloignés de 30 cm l'un de l'autre par un arc de cercle à leur base. Chaque année l'un et l'autre sont taillés à la même hauteur, sur 2 yeux, de manière à fournir chacun un prolongement et un étage distant de 25 à 30 cm du précédent.
La palmette, le candélabre et la palmette Verrier se prêtent à la conduite de toutes les variétés, les plus vigoureuses comme les plus faibles ; il suffit de proportionner le nombre de branches au développement dont elles sont susceptibles, et à la hauteur du mur ou du contre-espalier.
Cordon - On ne soumet à la forme en cordon que les variétés de poiriers d'une faible végétation, et greffées sur coignassier. Le cordon peut être, comme nous l'avons vu, vertical, oblique ou horizontal.
Le traitement du cordon vertical est le même que celui de la colonne, à cette différence près que la tige est palissée et que les coursons doivent être maintenus plus courts. Dans le cordon oblique, il faut avoir la précaution de ne point laisser se développer de-rameaux en dessus, parce qu'ils donneraient autant de gourmands. L'inclinaison se fait suivant un angle de 45°. Ce cordon peut être double. La première taille se fait alors sur 2 yeux, l'un plus haut pour continuer la tige, l'autre, plus bas, pour donner la seconde branche.
Le cordon horizontal ne s'applique guère au poirier, si ce n'est pour les variétés peu vigoureuses, greffées sur coignassier. Telles sont les principales formes auxquelles on soumet le poirier. 11 en est d'autres encore, telles que cordons sinueux, spirales, branches renversées, etc. Nous nous en tiendrons à celles que je vous ai indiquées, comme étant les meilleures et les plus faciles à obtenir et à diriger.
Parmi les variétés cultivées en espalier, il en est qui demandent telle exposition plutôt que telle autre. Je vous donnerai, à cet égard, les indications nécessaires en vous énumérant les variétés les meilleures à planter contre les murs.
Traitement de la branche à fruits du Poirier
Les coursonnes naissent, avons-nous dit, sur les branches de charpente, dont le prolongement en fournit un certain nombre chaque année.
Sur ce prolongement, on coupe, à la taille, le tiers ou moitié environ de la pousse de l'année précédente.
Cette coupe, ne l'oublions pas, se fait toujours sur un œil en dessous ou en avant pour la palmette en avant pour le candélabre et autres formes à branches dressées; en avant, ou au moins de côté, pour la pyramide; jamais sur un œil en dessus de la branche.
A moins de circonstances exceptionnelles que la seule pratique vous apprendra, laissez, après la taille d'hiver, pousser en liberté le bourgeon de prolongement, en vous bornant à le palisser au jonc sans trop le serrer. Les bourgeons qui se trouvent dans son voisinage, toujours portés à pousser -avec une très grande vigueur, ne tarderaient pas, si l'on n'y mettait bon ordre, à l'affamer, et même quelquefois à le surpasser en force. Il faut donc les surveiller attentivement, et leur appliquer le pincement, opération qui consiste à enlever, en la serrant entre l'ongle du pouce et celui de l'index, l'extrémité herbacée d'une jeune pousse. Dès qu'ils ont 4 ou 5 feuilles, ces bourgeons sont pincés immédiatement au-dessus, de la dernière de ces feuilles, dont on ne compte que celles ayant un œil à leur aisselle, sans s'inquiéter des deux ou trois feuilles plus petites situées à la base du rameau, et non pourvues d'yeux bien apparents à leur insertion. Si ces bourgeons voisins du prolongement menacent, dès le début, de prendre un développement excessif, ce dont on s'aperçoit à la grosseur de leur empatement, on n'attend pas qu'ils présentent 4 feuilles; mais aussitôt qu'ils ont environ 5 centimètres, on les coupe à 2 millimètres au-dessus de leur insertion, en ménageant soigneusement les yeux stipulaires. Ceux-ci ne tardent pas à se développer en bourgeons anticipés ; on supprime le plus fort, tandis que le plus faible est pincé sur 4 ou 5 feuilles, comme pour les bourgeons ordinaires.
Quelquefois on arrive trop tard pour modérer ainsi le développement exagéré d'un bourgeon situé dans le voisinage immédiat du terminal; en ce cas, on palisse ce bourgeon afin qu'il devienne lui-même terminal, et qu'il remplace celui que l'on avait d'abord conservé dans cette intention.
Remarquons qu'il n'y a guère que l'œil situé immédiatement au-dessous, c'est-à-dire à la suite du terminal, qui prenne le développement exagéré que je viens de signaler. Ceux qui se trouvent tout près de la taille faite l'année précédente restent au contraire très faibles et n'ont généralement besoin d'aucun traitement, si ce n'est quelquefois d'une petite incision pour les favoriser. Les autres croissent avec plus ou moins de force, suivant la vigueur de l'arbre. C'est d'eux qu'il faut nous occuper.
Aussitôt que les bourgeons, encore herbacés, ont atteint de 25 à 30 cm et avant qu'ils aient pu se lignifier, il faut les pincer, c'est-à-dire en rompre l'extrémité en la serrant entre l'ongle du pouce et celui de l'index.
On pince à une longueur moyenne de 20 cm. Mais ce chiffre n'a rien d'absolu, car la longueur du pincement doit être proportionnée à la vigueur de l'arbre et varier avec celle-ci, sans être cependant inférieure à 10 cm, ni supérieure à 30 cm. On pince plus court les sujets faibles et languissants et plus long les sujets vigoureux le résultat à obtenir est de faire grossir deux ou trois des yeux bien conformés restants, tout en évitant qu'ils se développent à bois.
Le pincement doit se faire successivement, à plusieurs reprises et au fur et à mesure que les bourgeons atteignent la longueur convenable (de 25 à 30 cm.). Si l'on a laissé passer le moment opportun et durcir les pousses, la simple pression des doigts ne pouvant plus suffire pour les rogner, on a recours à la serpette ou au sécateur; mais le travail ainsi fait est loin de donner d'aussi bons résultats que le cassement herbacé.
Un premier pincement ne suffit pas. L'accroissement, arrêté quelque temps par cette opération, ne tarde pas à reprendre. Il pousse un faux bourgeon à l'aisselle de la dernière feuille, quelquefois encore un second et même un troisième sur les yeux plus bas. Lorsque le premier faux bourgeon a 3 ou 4 feuilles; nous le pinçons à 3 feuilles; le deuxième et le troisième, s'il y en a un second et même un troisième, sont pincés sur 2 feuilles, 3 feuilles au plus.
La végétation continue; souvent le faux-bourgeon, une fois pincé, donne à son tour un faux-bourgeon de second ordre : on pince ce dernier à une feuille ou deux.
Pendant que les yeux de l'extrémité poussent en faux bourgeons, les yeux de base du bourgeon primitif, qui ne se sont pas développés à bois, grossissent, s'arrondissent et se préparent à fructifier, ce qui arrive généralement au bout de deux ou trois ans. Rappelons-nous qu'on ne peut attendre, avec certitude, du fruit d'un bouton que lorsqu'il est bien arrondi et entouré d'une rosette de six à huit feuilles.
Après l'hiver a lieu la taille.
Pour tout courson né au printemps précédent, et qui n'est pas disposé à fructifier dès la prochaine saison, faites la taille sur trois yeux bien apparents, bien conformés et saillants, non compris les deux ou trois autres yeux très petits, peu visibles et aplatis que chaque rameau porte à sa base. Ces derniers sont en effet mal constitués et ne conviennent pas pour la fructification. La taille une fois faite dans ces conditions, tout courson nouveau entrant dans sa seconde année présentera :
ou 3 yeux non développés en faux-bourgeons l'année précédente
ou 2 yeux non développés en faux-bourgeons, et, en plus, un œil de faux bourgeon ;
ou, par exception et rarement, 1 œil non développé en faux-bourgeon et 2 yeux en faux-bourgeons.
De ces 3 yeux, ou bien :
1° - celui du haut seulement se développe à bois. Ceci est le cas normal. Pincer le bourgeon suivant la vigueur du sujet à une longueur de 10 à 30 cm. - Pincer plus tard à 3 feuilles le faux-bourgeon, et à 1 ou 2 feuilles le faux bourgeon de deuxième ordre, s'il y a lieu ;
2° – Deux partent à bois. Pincer le plus haut comme susdit et le plus bas à 3 feuilles.
3° Aucun des 3 yeux ne donne de bois. Rien à faire. Cas assez rare, qui ne se rencontre que sur les arbres épuisés ou les parties d'arbres affaiblies.
Pendant ce temps, continuent à grossir l'œil ou les 2 yeux du bas non développés à bois. Ils peuvent être à fruit, c'est-à-dire en boutons dès la fin de la deuxième année de traitement. En ce cas, la taille d'hiver se fait directement sur ces boutons. Si non, tailler encore sur 3 productions 2 yeux et un bouton non encore prêt à fructifier, ou un œil et deux boutons non encore prêts à fructifier.
Pendant ce temps encore les bourgeons faibles restent petits. Les uns courts et pointus, ce sont les dards. Les autres beaucoup plus longs et flexibles, ce sont les brindilles. Rien à faire pour ceux-là, qui d'eux-mêmes se mettent à fruit. Casser l'extrémité de celles-ci ; d'elles-mêmes aussi alors elles se mettront à fruit.
Aussitôt que, sur une coursonne, un bouton est reconnu sûrement à fruit, on pratique la taille d'hiver directement au-dessus, en enlevant toute la partie de la coursonne qui peut se trouver au-delà. Sur les arbres en pleine production, on ne laisse qu'un seul bouton par coursonne; mais sur les arbres très vigoureux et peu fertiles, on pourra conserver deux boutons sur la même coursonne.
En résumé
Taille d'hiver : – soit sur un ou deux boutons sûrement à fruits; - soit sur trois productions, yeux ou boutons en préparation.
Pincement : pour le bourgeon terminal de la coursonne, à une longueur variant entre 10 et 30 centimètres ; pour les bourgeons inférieurs s'il s'en produit sur la même coursonne, à deux ou trois feuilles au plus, c'est-à-dire très court pour les faux-bourgeons de tout ordre, à deux ou trois feuilles.
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De tout cela, il résulte que sur un arbre ainsi traité, on ne peut, après la taille d'hiver, rencontrer que des coursonnes appartenant à l'un des 8 types suivants
1° Coursonne à 3 yeux ;
2° à 2 yeux et 1 bouton non prêt à fleurir
3° à l'œil et 2 boutons non prêts à fleurir
4° à 3 boutons non prêts à fleurir;
5° à 2 boutons prêts à fleurir;
6° à 1 bouton prêt à fleurir
7° Brindille;
8° Dard.
On rencontre aussi, à l'endroit de l'insertion des fruits, des sortes de renflements appelés bourses (image 36), véritables réserves de boutons à fruits. La bourse est garnie d'yeux très petits qui peuvent, par exception, se développer à bois, mais qui, le plus souvent, donnent des dards et des brindilles, c'est-à-dire des productions fruitières. A la taille, il suffit d'en rafraîchir la surface au sécateur, pour en détacher la pellicule spongieuse qui s'est produite à la suite de l'hiver.
Bourse
Sur les vieilles coursonnes, surtout sur celles placées en dessus des branches, il peut se développer une quantité de bourgeons inutiles les supprimer jusqu'à la base. Quelquefois on profite de la sortie de ces bourgeons pour rajeunir la coursonne. Conserver alors l'un d'eux pour, à la taille suivante, remplacer la vieille branche à fruit que l'on supprimera.
Enfin, il arrive que certaines coursonnes s'annulent. On peut les remplacer soit au moyen de la greffe en approche, soit au moyen de la greffe du bouton à fruit.
Époque de la taille - La taille proprement dite se fait pendant le repos de la sève. Elle peut commencer aussitôt la -chute des feuilles, et doit cesser à leur réapparition; on la suspend pendant les gelées et les intempéries de l'hiver, Une taille tardive, pratiquée alors que la sève est déjà en mouvement, épuise l'arbre et tend par suite à le mettre à fruit c'est un moyen que l'on emploie quelquefois pour dompter les .arbres rebelles à la fructification par suite d'une trop grande vigueur.
Tel est, dans ses généralités, le traitement à appliquer au Poirier. N'oublions pas qu'il est basé sur les lois de la végétation dont je vous ai résumé les points principaux. Aussi, dans la pratique, et lorsque nous serons au pied de l'arbre, ayons toujours présentes à l'esprit, et ces lois, et les déductions que l'on en tire C'est ainsi, et seulement ainsi, que nous pourrons sûrement donner à chaque sujet les soins particuliers qu'il réclame.
Variétés - Les variétés de poires se comptent par centaines, et chaque année les découvertes des semeurs en ajoutent quelques-unes à nos catalogues.
Mais toutes ces variétés sont loin d'être d'un égal mérite ; il y a beaucoup à choisir. Bien que relativement restreint, le nombre des poires réellement recommandables est encore assez grand pour que le choix soit embarrassant. Je vous indiquerai seulement les meilleures, et, dans la liste, je marquerai d'un signe (*) celles que je considère comme les plus méritantes. C'est à celles-ci que vous aurez recours dans le cas où vous n'en auriez besoin que de quelques-unes. Toutes ces poires sont à couteau, sauf les deux dernières qui sont des fruits d'apparat, convenant parfaitement pour orner les desserts. L'une et l'autre sont en effet très grosses et très belles, et c'est là leur principal, sinon leur unique mérite : la poire Van Marum n'est que de seconde qualité; quant à la Belle-Angeville, dont la chair est cassante et sans valeur, on peut, à la fin de l'hiver, lorsqu'elle a joué son rôle dans la décoration des tables, l'utiliser cuites au vin sucré.
poiriers
Le tableau ci-contre mentionne le mode de conduite qui peut être admis pour chaque variété, et, quand il y a lieu, le sujet sur lequel on doit greffer. Il n'est pas question de la forme en contre-espalier, parce que tous les Poiriers, en général, s'en accommodent, sauf, parmi ceux de cette liste, le Beurré d'Hardenpont et le Doyenné d'hiver qui réclament l'espalier proprement dit.
poiriers
Il va de soi que, pour le contre-espalier, on adopte un nombre de branches en rapport avec la vigueur de l'arbre. Il faut réserver l'espalier pour les variétés que l'on ne peut obtenir autrement. Comme le levant et le midi conviennent seuls au pêcher et à la vigne, je n'ai indiqué pour ces expositions que les Poiriers qui ne s'accommodent pas du couchant.
Le cossus gâte-bois ou « cossus cossus » est un insecte lépidoptère de la famille des Cossidés. Les arbres fruitiers - surtout les plus âgés où il y a un défaut de circulation de sève - sont les plus attaqués par ce ravageur. Et parmi les plus exposés, on peut citer le pommier, le cerisier, le prunier et le poirier.
Quelles sont les étapes de l'entretien d'un poirier pour favoriser une fructification abondante ?
Comment entretenir un poirier pour favoriser une bonne fructification ?
Le cossus gâte-bois s'attaque t'il aux vieux chênes blancs ?
certains de mes chênes blancs ont l'écorce du pied creusée et de la sciure qui parfois a une odeur pestilentielle .
J'ai pensé au cossus gâte-bois. Comment lutter contre ça?