Culture du Pommier

Culture du Pommier

Le Pommier est, comme le Poirier, une espèce indigène ; il pousse à l'état sauvage dans nos bois et nos buissons, où il n'atteint guère plus de 10 ou 12 mètres. Il n'est pas rare de voir les variétés cultivées dépasser le double de cette hauteur.

Le fruit du pommier, outre ses usages alimentaires, a une grande importance dans certains pays du Nord, où l'on en fait une boisson fermentée, le cidre. Les meilleurs cidres viennent de la Normandie et de la Bretagne, qui cultivent dans ce but des variétés spéciales. Le bois du pommier s'emploie en ébénisterie comme celui du poirier. Les fruits de l'espèce sauvage servent quelquefois, dans les campagnes à préparer une boisson aigrelette et rafraîchissante.

Sol - Moins difficile que le poirier sur la qualité du terrain, le pommier vient à peu près partout; cependant il ne faudrait pas le planter dans une terre trop argileuse, trop siliceuse ou trop calcaire. Il aime un sol un peu frais; une humidité constante le rend au contraire moussu, chancreux, et ne tarde pas à le faire périr. La sècheresse ne lui est pas non plus favorable, et, sauf quelques variétés plus délicates, il se plaît généralement mieux aux expositions du levant et de l'ouest qu'à celles du midi.

Multiplication - On propage le pommier par le semis, le marcottage et le greffage. Le semis donne des variétés nouvelles et des sujets francs pour le greffage. Les pommiers de semis sont exclusivement employés pour obtenir des arbres à haute tiges.

Le marcottage est usité pour deux races de pommier dites doucin et paradis, qui ont une grande importance en arboriculture. Ces deux sortes de pommiers sont de vigueur beaucoup moindre que les sujets de semis. Aussi sont-ils cultivés cultivés pour obtenir des arbres de petites dimensions.

Le paradis est plutôt un arbuste qu'un arbre : il pousse très peu, et donne des pommiers tout à fait nains. Il prospère dans les terres un peu fortes et un peu fraîches. Au contraire les sols secs, calcaires ou siliceux lui sont défavorables. Il est d'ailleurs toujours capricieux dans sa végétation. C'est par excellence le sujet des petites formes, et il est regrettable que toutes les espèces fruitières n'aient pas un sujet analogue.

Le doucin est, par son développement, un intermédiaire entre le pommier franc et le paradis. C'est à lui qu'il faut recourir pour les formes en vases, pyramides, colonnes et palmettes dans les terres ordinaires. C'est encore à lui qu'on s'adressera pour avoir, dans des terres légères, sèches et médiocres, de petites formes telles que cordons et buissons.

Le pommier ne se greffe que sur lui-même, c'est-à-dire sur franc, paradis et doucin. Ces deux derniers sont toujours greffés jeunes et à quelques centimètres du sol, soit le plus souvent en écusson, soit à l'anglaise, soit quelquefois en fente et en couronne quand ils ont une grosseur suffisante. Sur franc, on pratique toute espèce de greffe, suivant la saison, la grosseur du sujet et les diverses circonstances.

Formes - Le pommier peut être soumis aux mêmes formes que le poirier. Toutefois on l'élève rarement en pyramide. En espalier, on ne met que quelques variétés dont les fruits sont particulièrement estimés. On en fait alors des palmettes ordinaires et palmettes Verrier sur doucin, des cordons et surtout de petits candélabres à 2 ou 3 branches sur paradis. Cette dernière forme convient admirablement au Calville blanc, variété dont les fruits sont très estimés; on le plante contre les murs au levant ou au midi : il y donne des produits remarquables en beauté et qualité. Les autres variétés en espalier se mettent au couchant et même au nord.

En haute tige, le pommier prend de lui-même la forme en tête; il n'est pas propre à la forme pyramidale. Il demande d'ailleurs les mêmes soins que le poirier.

Dans le jardin fruitier, les formes en colonne, et surtout en vases, buissons et cordons sont celles qu'il faut adopter pour le pommier : on les obtient comme je l'ai dit précédemment. Il faut observer de ne pas faire la taille trop courte, et surtout d'enlever soigneusement les bourgeons inutiles, qui sont généralement très abondants sur les coursonnes et à leur base. Quant aux bourgeons qui avoisinent le terminal, on doit, nous le savons, les pincer sévèrement.

Pour les petits jardins, le petit vase et le cordon horizontal sont les formes par excellence. On les plante, soit sur paradis lorsque la terre est bonne, soit sur doucin lorsqu'elle est maigre et sèche.

Le petit vase sur paradis ne demande pas une charpente en fer ou en bois comme celle que nous avons dû donner au vase de poirier. Il se maintient de lui-même; d'ailleurs sa forme est plutôt celle d'un entonnoir que celle d'une vase proprement dit. Voici comment on l'obtient :

Après un an de plantation, c'est-â-dire à parfaite reprise, le scion d'un an est rabattu à 12 ou 15 cm. environ au-dessus de la greffe. On conserve 3 bourgeons, que l'on traite de manière à les avoir autant que possible d'égale force. L'année suivante, chacune des branches est rabattue à 10-12 cm. de long, sur 2 yeux placés un de chaque côté. Cela donne 6 branches. Même taille l'année d'après sur chacune de celles-ci. La charpente est ainsi formée. Chaque année, on se contente de rabattre le prolongement sur 4, 5 ou 6 yeux, plus ou moins suivant la vigueur du sujet, en ayant toujours soin de faire la coupe sur un œil du dehors. Il va de soi que les branches fruitières ne sont pas négligées, mais sont traitées au fur et à mesure de leur formation de la même manière que celles du poirier.

Le cordon horizontal s'obtient plus facilement encore. Après avoir tendu et fixé le fil de fer horizontalement à environ 0m 40 du sol, on tuteure le scion de pommier et on le palisse solidement jusqu'à une hauteur d'environ 0m 30. On le coude ensuite pour le coucher horizontalement suivant la direction du fil de fer. Afin de ne pas courir le risque de rompre la jeune tige, il faut avoir soin, pour l'assouplir, de la masser préalablement entre les doigts dans la partie où l'on veut la courber.

On taille très peu le prolongement du cordon et il faut palisser le bourgeon terminal assez tard, afin que la sève ne l'abandonne pas. On a grand soin d'enlever jusqu'à leur naissance les pousses qui peuvent se produire sur le coude, parce qu'elles ne tarderaient pas à se transformer en gourmands et à affamer l'arbre.

Lorsque, après un certain nombre d'années de végétation, les cordons viennent à se toucher, on peut les greffer en approche, l'extrémité de l'un sur le coude du suivant. Mais c'est là une opération plutôt curieuse que vraiment utile.

En plantant les cordons, si l'on veut les faire unilatéraux, il faut toujours avoir soin de les placer de telle sorte que la plaie (Fig. 37) laissée par la suppression de l'onglet se trouve du côté vers lequel on dirigera le prolongement horizontal. Dans les terrains en pente, cette direction doit naturellement toujours être vers la partie la plus élevée. En terrain plat, le mieux est de les conduire de l'ouest à l'est.

Je vous ai déjà recommandé la plantation du pommier en cordons pour les petits jardins. Je reviens sur cette recommandation. Souvenez-vous qu'il est facile à conduire ainsi, qu'il tient très peu de place et donne en abondance de beaux et bons fruits. Les variétés qui s'en accommodent le mieux sont le Calville blanc, l'Api et la Reinette grise du Canada. Toutes les autres vont également bien sous cette forme, mais celles-ci sont en général préférées à cause de la beauté et de la qualité de leurs fruits.

Lorsque vous plantez des pommiers sur paradis ou sur doucin, il faut bien vous garder d'enterrer la greffe, autrement l'arbre s'affranchirait, c'est-à-dire que le greffon prendrait racines et vous n'auriez plus autre chose qu'un sujet franc de pied qui, poussant vigoureusement, ne pourrait s'astreindre à la taille et ne donnerait que du bois et pas de fruit. C'est la raison de l'insuccès de beaucoup de plantations d'arbres nains. Tenez donc toujours la greffe à 5 ou 6 centimètres au-dessus du sol et si vous avez des arbres affranchis, déterrez-les jusqu'à l'insertion du greffon et coupez les racines adventices qui peuvent s'être développées sur celui-ci. Si l'arbre était jeune, vous le déplanteriez pour le replanter convenablement, autrement vous laisseriez une cuvette au pied de l'arbre, pour empêcher la production d'autres racines adventices.

Les variétés de pommiers ne sont guère moins nombreuses que celles de poiriers. Je ne vous en indiquerai que 20 des meilleures, en marquant les 10 qui me paraissent le plus recommandables.

Cossus gâte-bois

Le cossus gâte-bois ou « cossus cossus » est un insecte lépidoptère de la famille des Cossidés. Les arbres fruitiers - surtout les plus âgés où il y a un défaut de circulation de sève - sont les plus attaqués par ce ravageur. Et parmi les plus exposés, on peut citer le pommier, le cerisier, le prunier et le poirier.

avatar Michele Lefebvre

Le cossus gâte-bois s'attaque t'il aux vieux chênes blancs ?

certains de mes chênes blancs ont l'écorce du pied creusée et de la sciure qui parfois a une odeur pestilentielle .
J'ai pensé au cossus gâte-bois. Comment lutter contre ça?


Cossus gâte-bois sur vieux chênes