Traitements contre la pourriture brune du cacao
Pour lutter contre la pourriture brune du cacao, les producteurs se plient systématiquement à une récolte sanitaire, ôtent carrément les pieds atteints et/ou procèdent à l'aération de leurs plantations afin d'y optimiser l'ensoleillement. La lutte chimique était envisagée pour lutter contre la pourriture brune du cacao.
Mais le coût élevé des fongicides élaborés dans ce sens à pousser les producteurs à chercher d'autres alternatives. Ainsi, on préfère sélectionner des variétés résistantes, une méthode qui a en plus l'avantage de vulgariser la culture desdites variétés. Les chercheurs œuvrent à la mise en place de vaccins efficaces contre cette pathologie. Par ailleurs, la piste de l'introduction d'antagonistes aux agents pathogènes est exploitée.
Cela dit, voici en détails les principaux procédés basiques de défense contre les pathogènes :
La défense par les méthodes culturales et les moyens chimiques
La lutte culturale permet de limiter la prolifération des parasites. Elle est conduite très simplement mais méthodiquement afin d'en garantir le succès. Au début de la saison des pluies (après les 3 premiers jours de pluie), il faut commencer à sillonner les plantations, rechercher et ôter les cabosses/feuilles/arbustes infectées. Bien mené, le compostage s'avère efficace. Bruler les arbustes infectés doit être envisagé en dernier recours.
Il faut veiller à espacer les jeunes plants pour un meilleur échange d'air, bien drainer les sites, enlever les mauvaises herbes pour réduire l'humidité. Détruire les galeries sur les troncs de cacaoyers permet de se débarrasser aussi bien des les spores transportées par les fourmis que celles présentes dans la terre infectée. .
Si la défense culturale est capable de contrer les assauts du champignon Phytophthora palmivora, il faut lui associer des moyens chimiques pour venir à bout d'une attaque de l'espèce mégakarya.
En raison de leur impact sur le sol et de leur toxicité pour l'homme, les fongicides sont à pulvériser avec modération bien qu'ils donnent des résultats probants. Il faut surtout se méfier des variantes élaborées à base de cuivre. Des doses appropriées d'acide phosphorique peuvent être injectées dans les troncs de cacaoyers afin de leur assurer une parfaite résistance contre les parasites. Il est possible de peindre les tiges et les cabosses avec des composés de cuivre et/ou du métalaxyle. Certains producteurs préfèrent appliquer des couches de métalaxile sur les nécroses des tiges et des branches.
Défense par la résistance de l'hôte
Pour chaque zone de culture cacaoyère, on a identifié des hybrides et des clones résistant aux agents pathogènes. Ce sont donc ces variétés culturales qui sont conseillées aux producteurs soucieux de se mettre à l'abri des attaques des pathogènes connus. En Afrique occidentale où se situent les principaux producteurs de fèves de cacao, les variétés SNK 413 et IMC 47 résistent bien contre les vecteurs Phytophtora mégakarya et palmivora.
Lutte intégrée : l'approche idoine
La lutte biologique qui consiste à utiliser des micro-organismes tels que les bactéries et les champignons pour combattre efficacement les pathogènes est encore embryonnaire. Cela dit, la meilleure approche consiste en une action synergique : il s'agit de combiner les défenses culturale, chimique et l'approche des variétés résistantes pour obtenir des résultats probants.