Feu bactérien

Feu bactérien

Le feu bactérien est une maladie des plantes, très redoutée dans les vergers du fait de son niveau élevé de contagiosité. Cette pathologie n'est pas présente sur tous les continents. Par exemple, on ne la trouve pas en Australie où il y a même des restrictions sur les importations de végétaux étrangers pour justement éviter son entrée. Le feu bactérien affecte principalement les pommiers, les poiriers, les néfliers et les cognassiers.

Il est causé par la bactérie Erwinia amylovora qui se propage rapidement dans les tissus végétaux, provoquant des lésions nécrotiques. Les symptômes de cette maladie comprennent le flétrissement, le brunissement et la mort des fleurs, des feuilles, des tiges et des fruits. Les infections peuvent également provoquer la formation de suintements bactériens, qui sont des exsudats collants et blanchâtres qui peuvent être vus sur les surfaces des plantes infectées.

Le feu bactérien est particulièrement dévastateur dans les vergers commerciaux où il peut causer des pertes économiques significatives. Les méthodes de lutte contre cette maladie comprennent l'élimination des plantes infectées, l'utilisation de pulvérisations antibactériennes et la mise en quarantaine des zones infectées pour empêcher la propagation de la maladie.

Agent pathogène et transmission d'Erwinia amylovora

La maladie est provoquée par Erwinia amylovora, une bactérie Gram-négative appartenant à la famille des Enterobacteriaceae. Elle se transmet aux plantes par les fleurs et les blessures. A partir de son point d'infection, la bactérie évolue vers le rameau, arrive au niveau des branches, atteint le tronc avant d'attaquer les racines. Elle se transforme en parasite en cas d'impossibilité à poursuivre sa vie saprophytique dans des conditions de pH acide ou de pauvreté en nutriments. Après infection, la bactérie se dirige vers les espaces intercellulaires des parenchymes logés autour des vaisseaux conducteurs.

Symptômes du feu bactérien sur les plantes

Lorsqu'une plante est atteinte par le feu bactérien, on constate un flétrissement et un noircissement des fleurs et des feuilles. Les branches flétrissent aussi et dessèchent en si peu de temps. Les jeunes rameaux se courbent et prennent une forme de crosse. Il se produit également un développement de chancre sur l'écorce. On remarque en outre que dans des conditions d'humidité suffisante, les tissus infectés produisent des gouttelettes d'exsudat visqueux très riches en bactéries et en polysaccharides. Cette situation est d'ailleurs le symptôme typique du feu bactérien, à partir de laquelle on l'identifie sans se tromper. Il faut savoir que contrairement à la plupart des maladies des plantes, les fleurs, les feuilles et les autres organes atteints et desséchés restent fixés sur l'arbre.

Facteurs de risque pour le feu bactérien

Les températures élevées permettent la multiplication de la bactérie qui ensuite se propage très vite lorsque l'atmosphère est humide. La maladie survient généralement pendant la période de floraison. En ce moment, la bactérie entre dans les tissus végétaux à partir des cicatrices laissées lors de la chute des pétales. Le risque est plus grand quand les pluies s'annoncent pendant cette floraison.

Moyen de lutte contre le feu bactérien

On peut éviter le feu bactérien par l'adoption de mesures prophylactiques comme l'élimination des débris végétaux, la désinfection des outils de culture et la destruction des chancres sur le tronc des arbres. Il existe des variétés résistantes à la maladie qui peuvent être préférées. Il faut ainsi savoir que la culture de la variété de poire « Passe-Crassante » est interdite car celle-ci est hautement sensible au feu bactérien. La maladie peut être également combattue avec des bactériophages spécifiques. Il est ainsi possible d'introduire volontairement la bactérie Erwinia herbicola qui est inoffensive à la plante et qui s'oppose à l'agent pathogène de la maladie.