Risques encourus par les AMAP
Il va sans dire qu'à ses débuts, une AMAP peut valablement être une association de fait c'est-à-dire non déclarée. Dans ce cas, elle n'a pas de personnalité juridique. Les membres sont alors solidairement responsables sur le plan juridique. Par exemple, pour louer une salle de réunion à la mairie ou effectuer une sortie, une visite de terrain, les membres devront cosigner le certificat communal et trouver de façon collégiale la bonne formule pour l'assurance.
Il est vivement conseillé de déclarer l'AMAP après une période d'essai relativement courte, et de préciser dans les documents internes et officiels les noms, prénoms et adresses des responsables.
Une concurrence fondée sur les circuits courts d'approvisionnement
L'engouement que suscite le concept des AMAP auprès des consommateurs citadins inspirent des entreprises opérant dans le secteur agricole. Parfois sous la bannière bio et en collaboration avec certaines municipalités et chambres d'agriculture qui ne s'en cachent pas, ces opérateurs économiques utilisent pratiquement les mêmes canaux de distribution dits "circuits courts" que les AMAP.
Un exemple patent est celui de la Commune Urbaine de Strasbourg (CUS). Un article complet de RUE89 Strasbourg datant du 14 mars 2012 (consulté le 28 août 2014) révèle avec diverses preuves dont les affiches publicitaires et un accord de partenariat, que des distributions de paniers sont faites chaque semaine dans des écoles élémentaires ou maternelles avec à la clé des ventes au panier de produits agricoles frais. En clair, le consommateur achète son panier sur le lieu de la distribution, et il lui est proposé, comme avec les AMAP, de faire plus connaissance avec le producteur s'il le souhaite.
Dans cette configuration, les consommateurs citadins n'ont pas la contrainte de payer d'avance la production du paysan. Différent d'une AMAP, ce type d'organisation est plutôt à but lucratif et justifie amplement la déclaration du ministre Bruno Lemaire. Cette concurrence se fait âprement ressentir au niveau des AMAP par la désorientation des consommateurs. Croyant être solidaires à la paysannerie, les consommateurs adhèrent à ces projets concurrents habilement conçus par de grands opérateurs économiques. Ce qui entraîne une difficulté notable de certains AMAP à trouver des "amapiens". D'où le cri de cœur de plusieurs paysans partenaires, obligés de surcharger les paniers chaque semaine pour le même prix bas fixé d'avance.