Gestion des pucerons sur les arbres fruitiers

Gestion des pucerons sur les arbres fruitiers

Vivant par familles nombreuses sur la face inférieure des feuilles et sur les jeunes bourgeons des arbres fruitiers dont les Pucerons sucent la sève, ces petits insectes causent quelquefois de graves dommages. Sous leurs attaques, les feuilles se contournent et les pousses nouvelles ralentissent ou arrêtent leur développement. Les Pucerons secrètent, par deux petites cornes qu'ils portent à l'arrière de leur abdomen, une substance grasse et sucrée appelée miellat. Cette matière visqueuse, en s'accumulant sur les feuilles, contrarie les fonctions respiratoires. Elle est très recherchée par les fourmis, qui accourent pour sucer les cornicules on peut dire que les Pucerons sont pour eux de véritables vaches à lait. Leur présence sur les arbres indique presque toujours la présence des Pucerons.

Pour les détruire, tremper les extrémités envahies dans de l'eau de tabac(l), et recommencer à diverses reprises. Les jeunes pousses étant fragiles, il faut opérer avec précaution. Lorsque les parties attaquées par le Puceron ne peuvent être trempées dans l' insecticide, on projette celui-ci à la seringue, en le lançant de bas en haut, afin d'atteindre la face inférieure des feuilles.

Il est une espèce de Puceron recouvert d'un duvet blanc qui le cache presque entièrement, c'est le Puceron lanigère, dont la couleur est rougeâtre, et qui est dépourvu de cornicules. Le Puceron lanigère est spécial au pommier, pour lequel il est parfois un véritable fléau. Par ses piqûres, il occasionne, sur les tiges et les rameaux, des boursouflures, des gibbosités, des déformations de toute nature, qui peuvent produire la mort de l'arbre, et, dans tous les cas, lui font beaucoup de mal. Il se cache dans toutes les fissures, et n'est pas très facile à atteindre. Le meilleur moyen de le détruire, c'est de le frotter énergiquement au moyen d'un pinceau dur trempé dans du pétrole brut, ou mieux encore dans de l'alcool dénaturé. Il faut recommencer à diverses reprises, parce que les œufs, cachés dans l'épaisseur de l'écorce, n'éclosent que successivement.

(1) Le jus de tabac est en général un très bon insecticide. On l'emploie plus ou moins étendu d'eau suivant sa force. Il est bon de l'éprouver avant de s'en servir, c'est-à-dire d'en mouiller quelques jeunes bourgeons et d'attendre pour s'assurer s'il ne leur a pas causé de préjudice. En France, les jus concentrés provenant des manufactures de l'État doivent être additionnés de vingt à cent fois leur volume d'eau, plus ou moins selon leur degré de concentration, l'état plus ou moins herbacé des pousses et la résistance de l'insecte.

La décoction de feuilles de tabac rend les mêmes services que les jus livrés par les manufactures.