Techniques de production de semences : spécificités et prévention de la pollution génétique
Les techniques mises en œuvre diffèrent selon le type de semence et les modes de reproduction des espèces. Les semences des plantes se reproduisant de manière végétatives ( bouturage, marcottage, greffage) sont les plus faciles à produire car le risque de pollution génétique est quasi nul. La seule attention consiste à s'assurer que ces semences ne soient pas contaminées par des virus.
Pour les plantes se multipliant par voie sexuée, cela est un peu plus compliqué car il faut empêcher que du pollen étranger ne vienne féconder les ovules. La difficulté varie selon qu'on a affaire à des plantes allogames ou autogames. Chez les plantes allogames, la préférence est donnée à l'échange de pollen entre différents pieds, tandis que chez les autogames, le pollen de la même fleur féconde les ovules qui se trouvent sur cette fleur. De ce fait, la production semencière d'espèces autogames est plus aisée que celle d'espèces allogames.
Comment éviter la pollution génétique ?
La production de nouvelles variétés est un long processus, qui requiert au minimum une dizaine d'années. Les chercheurs confèrent à la variété des caractéristiques recherchées (productivité, résistance à des maladies, qualités organoleptiques etc.). La pollution génétique conduit à une perte de ces caractéristiques, phénomène connu sous le nom de dégénérescence génétique. Afin d'éviter cet accident, les semenciers ont recours à diverses techniques (isolation spatiale, barrières de protection, modification de la densité, castration...).
La distance d'isolation varie de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres selon qu'on ait affaire à des plantes autogames ou à des plantes allogames. Elle varie aussi en fonction du mode de pollinisation. En général les plantes pollinisées par le vent requièrent des distances d'isolation supérieures à celles des plantes pollinisées par des insectes.