Stratégies de lutte contre Chilo sacchariphagus
A partir de quelques bonnes pratiques culturales, il est possible de limiter les attaques de ce ravageur. Il est par exemple conseillé de ne pas laisser de bourgeons dans une parcelle récoltée, d'éviter la culture de la variété de canne à sucre R 579 qui est très sensible à ce foreur et de ne pas avoir l'habitude de brûler les cannes, une action qui détruit les insectes utiles tout en favorisant le développement du ravageur.
A noter qu'il existe trois foreurs de la canne à sucre : le foreur rose (Sesamia calamistis), le foreur blanc (Tetramoera schistaceana) et le foreur ponctué (Chilo sacchariphagus). Selon les spécialistes, l'échec de certaines luttes entreprises par les producteurs réside dans trois facteurs :
- L'incapacité à découvrir l'agent destructeur;
- La confusion dans l'identification de ce ravageur;
- Le vain recours aux substances chimiques qui, dans ce cas particulier, s'avèrent inefficaces, en plus d'être polluants et onéreux.
A Maurice, le gouvernement a permis l'introduction d'une trentaine d'espèces de parasitoïdes capables de lutter contre Chilo sacchariphagus. Mais il y a seulement deux qui le font de façon satisfaisante, à savoir Trichogramma australicum et Cotesia flavipes.
Trichogramma chilonis, une micro-guêpe donnant des résultats probants
Inoffensive pour l'homme, Trichogramma chilonis est une micro-guêpe dont le mode d'action contre le foreur ponctué ( Chilo sacchariphagus) intéresse les chercheurs. Cet insecte parasitoïde qui pond ses œufs à l'intérieur des œufs du foreur ponctué, s'avère un excellent auxiliaire de lutte biologique. Les scientifiques ont donc entrepris d'élever des papillons dont les œufs sont utilisés pour la production massive de trichogrammes, qui, une fois lâchés sur les parcelles infestés par le foreur ponctué, permettent de réduire les ravages de moitié.