Vulpin des champs

Vulpin des champs

Le vulpin des champs fait partie des adventices. Cette plante monocotylédone appartient à la famille des Poacées et est dénommée scientifiquement Alopecurus myosuroides. Cette adventice a plusieurs noms vernaculaires dont « Appiccicu », « trompe-bonhomme » ou « blayon ».

La plantule du vulpin des champs possède des gaines fendues et régulièrement colorées en mauve à la base, ce qui permet de bien mettre en évidence les nervures. On n'observe pas d'oreillettes chez cette plante. Ovales, les ligules mesurent entre 3 à 6 mm et sont finement denticulées. Glabre, la préfoliaison est enroulée et est 20 à 50 fois plus long que large. A une feuille, on remarque une brillance au niveau du limbe. Cette feuille est plane et possède 3 nervures. La seconde a plutôt entre 5 et 7 nervures. Pour parler de la plante adulte, il faut savoir que les tiges peuvent atteindre entre 30 et 80 cm et les limbes font environ 15 cm de long. Denticulée et blanchâtre, la ligule est membraneuse et mesure entre 3 et 6 mm. La plante possède des talles d'abord étalés puis redressés.

Cycle de vie du vulpin des champs

Cette plante a un cycle annuel. Elle peut germer durant toute l'année, avec toutefois un pic à l'automne et un autre pic au printemps. La température de base pour la germination du vulpin des champs est de 0°C. C'est de mi-mai à aout que se fait la floraison. La profondeur optimale de levée de l'adventice est 2 cm, même si les levées de la plante sont possibles jusqu'à 10 cm. La dormance de l'espèce est faible à moyenne. Elle peut être prononcée si la phase de maturation se déroule dans des situations de fraicheur et d'humidité.

Habitat du vulpin des champs

Le développement de cette mauvaise herbe peut se faire sur tous les sols, à part les sableux et les tourbeux. Les substrats humides sont préférés par la plante, de même que les sols riches, les limons argileux et les terres argilo-calcaires. En mode conventionnel, les cultures d'hiver sont particulièrement colonisées par cette adventice. Le vulpin des champs affecte moins les cultures de printemps, notamment celles mises en terre tardivement. Elle ne représente pas un gros problème pour les cultures en mode biologique, même s'il est courant de l'observer dans les cultures d'hiver telles que l'épeautre et le blé, ainsi que certaines cultures de printemps dont la féverole et l'orge.

Facteurs favorables

La plante est en progression dans les parcelles consacrées à la culture du colza d'hiver. On note que cette émergence est la conséquence des assolements à dominance de cultures d'hiver. Par ailleurs les semis précoces, les fertilisations élevées, particulièrement en azote, et les méthodes de cultures simplifiées sont des éléments permettant la concentration des semences de la mauvaise herbe en surface.

Impact sur les cultures

Cette adventice peut perturber le rendement des cultures, surtout quand il s'agit des céréales à paille. Mais en général, elle n'est pas classée dans le lot des adventices qui dégradent la qualité des récoltes. Elle est cependant l'hôte de divers champignons pathogènes comme le Claviceps purpurea, ce qui en fait un facteur déterminant dans la survenue de l'épidémie de l'ergot.

Contrôle du vulpin des champs

Les rotations culturales avec introduction de cultures de printemps et d'été permettent de casser le cycle du vulpin des champs. Un labour occasionnel tous les 3-4 ans est recommandé et souvent inévitable pour réussir à contrôler la plante. Cette méthode est la bienvenue après une pression montante de l'infestation. Lorsque le labour est annuel, il est mieux de chercher à réduire sa fréquence afin que le stock semencier de l'adventice s'appauvrisse progressivement. Il est possible de faire des opérations de déchaumage pour contrer cette plante. La période de la fin d'été à début automne doit être choisie pour cela, car c'est au cours de celle-ci que se fait la germination des graines du vulpin des champs. Il faut cependant tenir compte de la structure du sol et des conditions climatiques pour que le résultat soit celui attendu. Les levées de cette mauvaise herbe peuvent aussi être esquivées par la méthode de décalage de la date de semis.