Ray-grass d’Italie

Ray-grass d’Italie

Le ray-grass d'Italie ou Lolium multiforum est classée parmi les plantes adventices. Cette graminée appartient à la famille botanique des Poacées et est du genre monocotylédone. On l'appelle aussi « bonne herbe », « yeot-leton » ou encore « birago ».

La plantule de cette adventice a un aspect glabre. On remarque une brillance au niveau de la face inférieure des feuilles alors que la face supérieure est plutôt mate. Deux petites oreillettes obtuses sont affichées au sommet des graines à partir de la troisième feuille. Elles sont colorées de rouge. La ligule de la plantule est membraneuse et de taille courte. Le limbe est large et on sent une certaine rugosité au toucher. La plante adulte du ray-grass d'Italie est longue de 70 à 120 cm. Elle est entièrement glabre et présente une coloration rouge au niveau de la base des tiges. Ses oreillettes sont obtuses et les feuilles ont un aspect brillant verni. La pollinisation du ray-grass est anémophile et allogame. Plusieurs groupes d'épillets à glume unique sont portés par les épis. Ces épillets sont insérés au rachis de façon parallèle. On note entre 10 et 25 semences portées par chaque épillet. Ces semences sont plus ou moins aristées.

Cycle biologique du ray-grass

Cette graminée a un cycle biologique annuel à bisannuel. Les germinations ont lieu toute l'année, avec des périodes de pic de septembre à décembre - soit en automne - et au tout début du printemps. Il faut entre 1 et 2cm pour une profondeur de levée optimale pour le ray-grass d'Italie. La profondeur maximale de cette plante atteint 5 à 6 cm. La dormance de l'adventice est faible. A ce propos, il faut savoir qu'une multitude de graines est capable de germer après avoir chuté au sol, si les conditions sont suffisamment humides.

Habitat du ray-grass d'Italie

On constate l'émergence de cette mauvaise herbe dans les milieux humides. Ces conditions sont suffisantes au bon développement de la plante qui n'a pas de préférence en matière de sol. La variété ray-grass anglaise parvient même à lever dans les situations très séchantes et calcaires. Plusieurs cultures sont envahies par cette adventice. On l'aperçoit cependant régulièrement dans les cultures d'hiver et celles des porte-graines fourragères. Les cultures de pois, de tournesol, de betterave, de maïs et de bien d'autres de printemps sont souvent colonisées par le ray-grass d'Italie. La plante affecte aussi les systèmes de cultures céréalières mis en place en mode biologique.

Facteurs favorables à l'expansion du ray-grass d'Italie

Il faut dire que dans les années 1990, la mise en place de jachères, dont la gestion n'était pas bien maitrisée, a favorisé l'augmentation du stock semencier de l'adventice. Sinon auparavant, les assolements fourragers des zones d'élevage étaient principalement en cause dans l'émergence de la plante. Aussi, le ray-grass d'Italie a profité de l'évolution des pratiques agricoles pour s'installer dans toutes les régions. Par ailleurs, on a constaté que la défaillance progressive des herbicides, particulièrement sur les céréales d'hiver, a permis à la plante de gagner du terrain.

Impact sur le rendement

Son impact sur le rendement est significatif lorsque les infestations sont fortes. La nuisibilité est élevée dans les cultures de céréales à paille de l'hiver. Dans ces parcelles, la présence de cette mauvaise herbe peut augmenter les risques de verse pendant la phase de maturation. Elle peut aussi favoriser la création de foyers de virus et des pucerons vecteurs de jaunisse nanifiante.

Lutte contre le ray-grass d'Italie

La rotation de culture est une solution de lutte contre cette adventice. Il faut pour cela veiller à introduire des cultures d'été afin de briser le cycle de la plante. Cette méthode permettra en outre de réduire la pression du ray-grass dans les cultures d'hiver. La pratique d'un labour occasionnel, chaque 3 ou 4 ans, est parfois inévitable dans les tentatives d'élimination de la plante. S'il s'agit d'un labour annuel, il sera question de chercher à épuiser progressivement la viabilité du stock semencier. Il est possible de passer par les méthodes de déchaumage et de faux-semis. Et comme les graines de l'espèce sont peu dormantes, ses périodes de germination doivent être choisies pour la mise en place de ces moyens de lutte. Il est toutefois bon de savoir que la réussite de ces techniques reposent en grande partie sur les conditions météo – pluie et température élevée – et sur la structure du sol. En décalant la date de semis, notamment dans la culture du blé, il est possible d'esquiver une bonne partie des levées. Ce décalage n'a cependant pas d'effet lorsque l'adventice infeste le colza. Par ailleurs, le nettoyage des outils de culture et de récolte est recommandé pour limiter au mieux les levées de cette mauvaise herbe.