Géranium disséqué
Le géranium disséqué est une plante dicotylédone de la famille des Géraniacées. C'est une adventice qu'on peut reconnaître dans divers écrits sous le nom scientifique de Geranium dissectum. Elle a aussi plusieurs noms vernaculaires dont « patte d'oie », « pied de pigeon » et « bec de grue ».
On reconnait la plantule du géranium disséqué par ses feuilles alternes disposées en rosette. Elle a des cotylédons réniformes de grande taille, avec limbe et pétiole pubescents. Les feuilles de la plantule présentes des coupures qui vont au-delà du milieu du limbe et touchent sensiblement le pétiole. Si la première feuille, palmatilobée, a 7 lobes entiers, ce n'est pas le cas pour la deuxième qui est plutôt palmatifide et à 3 lobes sommitaux entiers bidentés ou tridentés. Quant à la troisième et quatrième feuille, elles sont découpées au trois quart. Toutes ces feuilles ont des pétioles à poils obliques orientés vers le sol. On parle ainsi de pilosité réfléchie. La plante adulte du géranium disséqué est ramifiée à la base et peut atteindre 50 cm de longueur. Quand les feuilles se développent sur les tiges, à section ronde, elles deviennent opposées. Celles-ci sont alternes et lobées. La plantule adulte du géranium disséqué possède des fleurs formées à 5 pétales libres de couleur rose ou pourpre, souvent émarginés. Les semences sont des graines ovoïdes, assez lourdes, de couleur gris brunâtre.
Cycle de vie du géranium disséqué
Il s'agit d'une plante annuelle dont les levées sont possibles durant toute l'année, la période de septembre à février étant la plus propice. Pour que ces levées soient parfaites, il faut une température optimale de germination allant de 10 à 20°C. La floraison du géranium disséqué intervient de mai à aout et la fructification de juin à octobre.
Habitat du géranium disséqué
On rencontre cette plante dans plusieurs types de sol en France, avec une certaine préférence pour les sols frais et assez argileux. Les sols du genre argilo-calcaires du Barrois sont propices à l'émergence du géranium disséqué. La plante a des besoins en eau pouvant être moyens ou plutôt élevés. Cette adventice est fréquente dans les cultures de colza et dans une moindre mesure dans les protéagineux d'hiver. On l'aperçoit cependant rarement dans les cultures de printemps et d'été, ainsi que dans les cultures faites en mode biologique.
Facteurs favorables pour le géranium disséqué
C'est suite à la dynamique d'extension du colza que le géranium disséqué a commencé a gagné du terrain. Sinon, cette adventice n'était pas trop observée dans les années 1970. Il faut aussi indiquer que l'abandon du labour et la réduction des rotations, particulièrement dans les cultures de colza, ont grandement favorisé le développement du géranium disséqué. On ajoute aussi le fait que l'adventice ait un cycle proche du colza et le fait que lors de la culture de cette plante, on utilise des herbicides à efficacité moyenne.
Nuisibilité du géranium disséqué
Le géranium disséqué a une nuisibilité assez modeste et il ne faut véritablement s'en inquiéter que lorsque ses colonisations se font abondamment, notamment dans les cultures de colza. Cette adventice n'a pas véritablement d'impact sur les céréales d'hiver qui parviennent à l'étouffer. Il faut aussi savoir qu'en cas de forte présence, cette mauvaise herbe peut gêner considérablement les chantiers de récolte et favoriser des récoltes de mauvaise qualité par l'augmentation d'impuretés dans les graines récoltées.
Méthodes de défense contre le géranium disséqué
Les cultures de colza sont envahies par le géranium disséqué et il est possible de limiter les colonisations en introduisant des cultures de printemps dans les rotations. Cette technique permet d'épuiser les graines en profondeur de sorte à faciliter le désherbage chimique. Il est aussi possible d'enfouir les graines en profondeur à partir d'un labour occasionnel. Ceci permettra de désherber la plante chimiquement et en toute souplesse. Les résultats sont aussi encourageants avec les méthodes de déchaumages et de faux-semis qui permettent de mettre énormément à mal les levées du géranium disséqué. Ces deux techniques permettent surtout de déstocker les anciennes graines. Pour le moment, on ne peut pas recommander la méthode de décalage et faux-semis dans la lutte contre le géranium disséqué car il y a des zones d'ombre sur son efficacité.