Folle avoine et avoine stérile
Les avoines sont des plantes monocotylédones de la famille des Poacées. Il y a deux d'entre elles qui sont bien connues comme des adventices, à savoir la folle avoine et l'avoine stérile. Sur le plan scientifique, elles sont dénommées respectivement Avena fatua et Avena sterilis. On peut aussi les désigner par divers noms scientifiques comme « avoine sauvage », « yeot-mellou » et « aigron ».
Ces espèces à l'état de plantule ont une couleur vert bleuté et ont une préfoliaison enroulée. Dépourvues d'oreillettes, les feuilles de ces avoines possèdent une longue ligule blanchâtre dentée. De longs cils dispersés sont présents sur le bord des limbes. Les deux premières feuilles de la plantule sont longues et larges. Elles ont tendance à s'enrouler dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, à l'instar de toutes les autres feuilles. Au stade de plante adulte, les deux avoines se reconnaissent facilement par leurs longues inflorescences en panicule. Leur tige est robuste et peut faire 1,5 m. La folle avoine et l'avoine stérile sont distinguable au niveau des épillets. Chez la première, les germinations sont isolées à cause du fait que les graines à maturité se séparent les unes des autres, alors que chez la deuxième, les graines sont plutôt rassemblées par deux, ce qui entraine des germinations jumelées. La séparation de ces deux graines à maturité n'est pas du tout facile. Concernant les semences de ces deux plantes, on a remarqué que celles de l'avoine stériles sont plus longues que celles de la folle avoine.
Cycle de vie et conditions de croissance des avoines sauvages
Ces deux plantes ont un cycle annuel. Leurs levées sont constatées en fin d'hiver et au début du printemps et il faut une température de base comprise entre 1 et 3°C pour la germination. Quant à la température optimale de croissance de ces adventices, elle dépend des auteurs. Certains avancent qu'elle est comprise entre 4,4 et 10°C tandis que d'autres prétendent qu'elle est plutôt située entre 15 et 21°C. La croissance des avoines peut être retardée s'il y a de faibles intensités de lumière et de courtes photopériodes. Il faut entre 2 et 5 cm pour une profondeur optimale de levée. Alors que la dormance des graines de l'avoine stérile est faible, celle de la folle avoine est plutôt élevée à maturité. La levée de la dormance est fonction de l'intensité du froid de l'hiver suivant.
Habitat des avoines en France
Ces plantes émergent dans toute la France mais la folle avoine semble être la plus prédominante. L'avoine stérile pousse en abondance dans le sud-ouest. Les avoines aiment les sols calcaires, argileux et limono-argileux et ne connaissent pas une bonne croissance sur les sols acides. Dans les cultures en mode conventionnel, les avoines se signalent dans les champs de blés, de protéagineux et d'orges. Les cultures de printemps sont très envahies par ces adventices. Si les semis sont précoces et en cas de printemps froids, il est possible que les cultures d'été soient colonisées par ces mauvaises herbes. Les plantes cultivées en mode biologique sont aussi colonisées par les avoines, notamment dans les céréales d'hiver. La folle avoine est d'ailleurs considérée comme l'une des 3 adventices qui causent plus de problème dans ce type de culture dans le sud-ouest.
Facteurs favorables au développement des avoines adventices
Depuis l'interdiction de certaines substances actives dans les cultures de céréales et l'apparition des espèces résistantes aux anti-graminées foliaires, les avoines adventices ont commencé à gagner du terrain. Aussi, la simplification du travail du sol et le raccourcissement de rotations céréalières ont favorisé le développement de ces plantes. Il faut aussi noter que le mauvais contrôle des cultures facilite la reconstitution du stock semencier de ces adventices.
Impact des adventices Avena fatua et Avena sterilis sur les cultures
Ces adventices ont un impact sur le rendement des cultures. Elles sont considérées comme les graminées annuelles les plus néfastes aux cultures d'hiver et de début de printemps. On estime le seuil de nuisibilité économique de ces plantes à partir de 5 à 15 pieds au mètre carré pour les levées précoces. Le seuil est de 15 à 20 pieds par mètre carré en culture de colza. La nuisibilité de ces adventices est moyenne sur le tournesol. La qualité de la récolte est menacée avec la production de grains humides.
Lutte contre l'avoine: méthodes et précautions
Il est possible de limiter la croissance de ces plantes en allongeant la rotation par l'ajout de cultures d'été. A la suite d'un labour, on constate une efficacité juste partielle car la technique n'agit qu'à faible profondeur. En ce qui concerne les faux-semis, ils ne sont pas indiqués pour faire lever la folle avoine alors que cette méthode est favorable pour l'avoine stérile. Il faut pour cela que le faux-semis sois superficiel et rappuyé. Le décalage de la date de semis n'est pas efficace dans cette lutte, surtout si la culture concerne le blé. L'entretien des bordures de parcelles peut permettre d'éviter ces adventices. Il faut se méfier des herbicides totaux qui ont tendance à favoriser l'émergence de ce type de mauvaise herbe. Par l'arrachage manuel, on peut aussi éliminer efficacement ces plantes.