Chiendent rampant

Chiendent rampant

Le chiendent rampant est une plante monocotylédone de la famille des Poacées. C'est une adventice connue sous le nom scientifique de Elytrigia repens. On peut aussi l'appeler « herbe à deux bouts », « laitue de chien », « blé rampant » ou « trainasse » selon les noms vernaculaires qui lui ont été donnés.

Le chiendent rampant, à l'état de plantule, connait une préfoliaison enroulée et ses premières feuilles sont longues et étroites. De couleur rouge-violacé, les gaines sont très souvent pubescentes et celles des feuilles inférieures sont généralement velues. La plantule est vite identifiable par la présence de deux petites oreillettes à partir de la deuxième feuille. Elle possède une ligule membraneuse assez courte et très tronquée. Le développement de la plante se fait à partir de plusieurs rhizomes de couleur blanchâtre à jaune marron. Ils sont très traçants et parfois profonds. Ils peuvent en effet être enfouis jusqu'à 20 cm. La section des rhizomes est circulaire ou légèrement anguleuse, avec un diamètre de 2 à 3 mm. A l'extrémité de ces rhizomes, on aperçoit une pointe dure. Pour parler de la plante adulte, il faut savoir que les tiges sont dressées, glabres et raides. Une tige de la plante peut atteindre une hauteur de 1,2 m. Les feuilles qu'on aperçoit sont longues, pas assez larges et ligulées. Plusieurs épillets verts composent l'épi et chacun est doté de 2 glumes. Les semences du chiendent rampant sont généralement stériles.

Cycle de vie du chiendent rampant

Rares, les germinations de cette adventice ont lieu de la fin de l'automne au printemps. Dès qu'elles possèdent 4 ou 5 feuilles, les jeunes pousses produisent des rejets. Pour la formation des rhizomes, les bourgeons entrent en germination au printemps, lorsque les jours sont longs et que les températures sont élevées. La germination et l'émergence des plantules se font parfaitement quand les semences sont enfouies à 5 cm. Au-delà de cette profondeur, la levée se fait difficilement. Le développement des rhizomes est idéal quand la couche du sol est comprise entre 0 et 10 cm. Côté dormance des graines, on trouve le niveau assez faible.

Habitat du chiendent rampant

C'est une espèce commune dans toute la France, avec une présence plus élevée dans la moitié nord du pays, particulièrement dans le nord-ouest. Cette adventice est mésophile et on la trouve sur tous les sols. Les riches, frais, argileux, neutres, compacts et basiques sont toutefois les plus visités par la plante. On l'aperçoit sous forme de taches denses dans toutes les cultures d'hiver et de printemps. En agriculture biologique, le chiendent rampant colonise généralement les céréales d'hiver, le lin, le maïs et plusieurs cultures d'été, surtout quand le sol est dégradé.

Facteurs favorables pour le chiendent rampant

Originaire de l'Europe et de l'ouest de l'Asie, le chiendent rampant est aujourd'hui fréquent dans toutes les régions tempérées et est connue du monde agricole comme une adventice emblématique. Son développement est favorisé par l'absence de travail du sol lors du semis direct et aussi par la répétition des travaux à partir d'outils à disque en interculture. Les colonisations de cette adventice sont également aggravées par la mauvaise adaptation des programmes herbicides. Il faut se méfier des anciennes jachères et des bordures de parcelles non fauchées qui sont souvent des sources d'infestation.

Nuisibilité du chiendent rampant

Le chiendent rampant fait de la concurrence aux cultures en occupant l'espace et en prélevant les éléments nutritifs du sol. En plus de cela, l'adventice crée des dommages par allélopathie car ses radicelles dégagent une substance toxique qui a une grande responsabilité dans la mauvaise croissance des plantes avoisinantes. En cas d'important envahissement de cette adventice, les cultures sont gênées et il peut avoir une verse de la récolte ainsi que la production de graines humides. Mais il faut dire que dans l'ensemble, on trouve que la nuisibilité du chiendent rampant est moyenne.

Lutte contre le chiendent rampant

Les rotations où il y a une parfaite alternance entre les cultures d'hiver, les cultures de printemps et les cultures d'été n'ont rien à craindre du chiendent rampant. Pour la lutte, on peut aussi opter pour le labour de la parcelle, une méthode qui permet d'affaiblir l'activité de l'adventice par la coupe de ses organes multiplicateurs, à savoir les rhizomes. Le déchaumage peut être appliqué dans cette lutte. Il faut pour cela procéder après moisson en utilisant des outils à dents capables de passer à 10 ou 15 cm de profondeur.