Les chemins de pèlerinage vers le Mont-Saint-Michel
Dès la consécration de la chapelle en 709, les pèlerins, qui au début provenaient principalement du sud de l'Europe, convergeaient vers ce lieu saint. Par la suite, les pèlerins concevaient tout un réseau d'itinéraires depuis l'Europe du nord, que l'association « Les chemins du Mont saint Michel » entreprend aujourd'hui de perpétuer.
Depuis le premier pèlerin, un moine franc du nom de Bernard, de nombreux chrétiens issus de toutes les couches sociales vont affluer au Mont. L'affluence ne s'essouffla que durant la révolution française (le Mont fut transformé en une redoutable prison) pour reprendre de plus belle jusqu'à aujourd'hui. Dès lors, rois de France, chrétiens d'origine modeste et même groupes d'enfants se passant de l'autorisation de leurs parents se rendirent en pèlerinage au Mont Saint Michel. Les raisons étaient multiples, pour ne citer que la recherche de guérison, de rédemption, ou tout simplement de bénédiction avant un voyage, une épreuve ou même la mort.
Vêtus d'une pèlerine, protégé des intempéries par un chapeau, les Miquelots (pèlerins du mont Saint Michel) se reconnaissaient mutuellement par une coquille. Partis de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, du Monte Gargano en Italie ou des villes normandes, ils observaient une halte à Gênets, en bordure de la baie avant de la traverser à marée basse. Jusqu'à présent, en effet, les marées conditionnent la traversée des grèves et la route peut être dangereuse jusqu'au Mont. A marée haute (2 fois par jour), la mer parcoure une distance d'une quinzaine de kilomètres à une vitesse surprenante avant de submerger l'itinéraire des pèlerins à travers les grèves. Conséquemment, des visiteurs non avertis peuvent se retrouver piégés entre les eaux. La protection du Saint Archange est alors évoquée tout le long du chemin, entre chants et prières.